La Réglementation Environnementale 2020 (RE2020), applicable au 01/06/2021

    Nicolas

    C’est en juin 2021 que va entrer en vigueur la nouvelle Réglementation Thermique, renommée Réglementation Environnementale 2020, RE2020. Ce changement va venir très rapidement sur les chantiers français. Dès septembre, le maître d’ouvrage et l’architecte devront intégrer à leur projet toutes les contraintes édictées dans la RE2020 pour obtenir le permis de construire.

     

     

    La différence fondamentale avec cette nouvelle réglementation thermique pour le bâtiment est qu’on va traiter l’ensemble des ponts thermiques. Le défi est donc de taille pour tous les acteurs. Tous les corps de métier devront réaliser un travail sans failles pour que l’ensemble de l’édifice soit étanche à l’air et performant thermiquement. En tout cas l’air ne devra passer que par les endroits qu’on aura décidé ! Le poseur de fenêtre et le poseur d’isolant auront une responsabilité très importantes pour garantir l’étanchéité thermique.

     

    Pourquoi la RE2020 pour la construction neuve

    Cette nouvelle réglementation thermique environnementale pour le neuf est une évolution directe de la RT2012. L’objectif est clair : réduire l’impact carbone du bâtiment sur le climat et aller vers des constructions à énergie positive. Positive ? Cela veut dire que le bâtiment produira plus d’énergie qu’il n’en consomme.
    La réglementation passe avant par une phase d’expérimentation E+C-, dont vous trouverez tous les détails dans ce document officiel.

    L’objectif général étatique est que les bâtiments réduisent leur impact carbone (environ 30% des émissions des GES), améliorer leur performance énergétique, et garantir leur fraîcheur pendant les étés caniculaires. La France doit en outre atteindre la neutralité carbone en 2050. Cet objectif très lointain diminue sa probabilité d’être mené à bien. Et ce sera donc insuffisant pour sauver le climat et la planète.
    De plus, une neutralité carbone signifie qu’on continue de polluer mais qu’on extrait la même quantité d’une manière encore inconnue de l’atmosphère. Les décideurs attendent tout des nouvelles technologies qui arriveront peut-être ou pas dans le futur. Pourtant, les arbres savent très bien le faire… La technologie existe donc, et elle est organique ! Pourquoi ne pas stopper la déforestation et planter maintenant beaucoup d’arbres ? La neutralité carbone est donc un coup de communication. Ceci étant dit, nous pouvons retenir les grandes lignes de cette RE2020 et s’en servir individuellement comme tremplin pour aller vers le ZÉRO carbone pour 2030. L’échéance est donc beaucoup plus courte que 2050 !

     

    Quels sont les prochaines défis pour que les acteurs de l’immobilier agissent contre le changement climatique ? “Le label E+C-, puis la RE2020, sera l’objet d’une optimisation fine pour choisir la bonne quantité de béton adapté (il y en a plein), au bon endroit et puis peut-être en association avec du bois et du métal. Et là, ça les pousse à une éco-conception du bâtiment. Le changement est d’apprendre à compter le carbone (en plus de l’énergie) et à apprendre l’éco-conception des produits et du bâtiment.”

    Source : EnerJ-meeting & XPair, décembre 2018, interview de Jean-Christophe Visier, Directeur Énergie Environnement du CSTB.

    Alors comment allons-nous sauver le climat avec le bâtiment ? Tout existe aujourd’hui pour faire une maison pas cher, durable et économe !

     

    Les points de détail de la RE2020

     

    L’impact environnemental et les cycles de vie des éléments

    La nouvelle réglementation est très complète en ce qui concerne le calcul énergétique des éléments composant le bâtiment et sur leur impact carbone. Il deviendra difficile de construire une maison en autoconstruction. Mieux vaut prendre attache d’un architecte ou d’un maître d’œuvre bien formé pour obtenir la labellisation.
    Vous l’aurez compris, les niveaux de performance du bâtiment seront évalués sur l’Énergie et le Carbone (E+C-) Le label “E+C-” a été mis en place de manière volontaire pour valoriser ces deux objectifs en attendant la RE2020.

    Vous trouverez dans ce lien le projet de la RE2020 qui est encore en finalisation au 09/05/2020.

     

    La phase d’expérimentation (label E+C-) et d’appel à projet par secteur prendra fin bientôt. Nous pourrons alors disposer de tous les éléments. Les cycles de vie seront une partie importante de cette réglementation car il faudra connaître précisément l’impact énergie et carbone à chaque cycle : le cycle de production, le cycle de construction, le cycle d’exploitation, le cycle de fin de vie.

     

    Comment calculer la performance énergétique ?

    Le calcul de la performance énergétique fait intervenir différents modes de calcul indépendants ou qui peuvent se combiner tous ensemble ! Il y a donc :
    – le Th-B : calcul en besoin de chauffage, refroidissement et éclairage ;
    – le Th-C : calcul de la consommation en énergie primaire ;
    – le Th-D : calcul du temps caniculaire en durée et en degrés ;
    – le Th-BCD : calcul combinant ensemble les trois !

    Heureusement pour tous, des logiciels sont prévus pour aider à réaliser les calculs des performances énergétique et environnementale comme Climawin ou DesignBuilder.

     

    Les niveaux de performance d’un bâtiment neuf RE2020

     

    La performance du bilan énergétique

    Le bilan énergie est basé sur l’indicateur BilanBEPOS, il doit être inférieur au Bilan BEPOSMAX.

    Les niveaux d’énergie 1 et 2 correspondent à des critères de la RT2020 améliorés, en gardant à l’esprit que les coûts doivent être maîtrisés par une efficacité des mesures énergétiques ou avec des systèmes d’énergies renouvelable (chaleur, eau chaude et électricité).
    Le niveau d’énergie 3 est une marche supplémentaire pour la performance. L’efficacité énergétique et le recours aux ENR est encore plus poussé. Pour le résidentiel cela doit correspondre à 20% de réduction des consommations en plus et qu’une puissance de 20 kWh/m² ait pour origine des ENR.
    Le niveau 4 est un bâtiment à énergie positive, il a un bilan énergétique nul ou négatif. Le bâtiment peut alors fournir de l’énergie à l’échelle du quartier.

     

    Échelle des niveaux de performances énergétique du bâtiment RE2020.

     

    La performance du bilan carbone

    La performance carbone du bâtiment est réalisée par comparaison avec un niveau d’émission de gaz à effet de serre maximal sur la totalité du cycle de vie du bâtiment, Egesmax, et avec un niveau d’émissions de gaz à effet de serre des produits de construction et des équipements, Egesmax,PCE.

     

    Eges ≤ Egesmax & EgesPCE ≤ EgesPCEmax

    Le carbone 1 : C’est une démarche d’évaluation des acteurs du bâtiment pour les sensibiliser à l’impact des gaz à effet de serre sur l’environnement.
    Le carbone 2 : Ce niveau plus exigent, il valorise les constructions les plus performantes au niveau de l’empreinte carbone des matériaux de construction et de la consommation énergétique du bâtiment.

     

    Échelle des niveaux de performances carbone du bâtiment RE2020.

    La nouvelle réglementation sera disponible dans sa version texte en fin 2020. Nous saurons alors exactement à quoi nous attendre à cette date. Nous pouvons déjà affirmer que le chauffage gaz sera interdit dans les maisons neuves, la limite d’émission pour le système de chauffage a été fixé à 4 kg eqCO2/m²/an.
    Durant la phase d’expérimentation volontaire du label E+C-, de nombreux projets ont vu le jour que ce soit dans le tertiaire, le collectif ou la maison individuelle. A fin avril 2020, nous pouvons dresser un premier bilan. Vous trouverez ci-dessous la répartition effective des projets ayant obtenu un label :

    Le label Énergie E+, sur 1151 projets :

     

    • 9% n’a atteint aucun niveau, soit 106 projets ;
    • 11% en E1, soit 123 projets ;
    • 53% en E2, soit 617 projets ;
    • 26% en E3, soit 297 projets ;
    • 0,1% en E4, soit 8 projets.

    Le label Énergie C-, sur 1151 projets :

     

    • 28% n’a atteint aucun niveau, soit 327 projets ;
    • 61% en C1, soit 701 projets ;
    • 11% en C2, soit 123 projets.

     

    Cette phase d’expérimentation est positive. En effet, elle offre la possibilité de trouver les éléments qui ont été bloquant pour atteindre les niveaux E+C- supérieurs. On est donc au prémisse de la maison positive et zéro carbone, où la principale note attribuée est le E2C1, pour 35% des projets. Car seulement 0,1% a atteint le niveau E4 et 11% le niveau C2, tout reste donc à faire ! Chaque projet devrait pourtant atteindre le niveau E3C2 pour être réellement performant, nous vous expliquons comment faire dans le prochain article.